1-LES CICATRICES :
Le traitement des cicatrices par le massage est un chapitre à part entière.
Il est complémentaire à celui abordant le
massage après chirurgie esthétique (
Lien) et à celui du
drainage lymphatique manuel (
Lien).
Plusieurs paramètres nécessitent souvent d’être abordés sur les sutures récentes : œdème, hématome, inflammation, adhérences, fibrose, rétractions tissulaires et parfois même des complications nécessitant de rester en contact avec le chirurgien lorsqu’il s’agit de suites opératoires.
L’ÉVOLUTION DES CICATRICES :
Qu’elles soient d’origine chirurgicale ou traumatique, les cicatrices présentent toujours une période inflammatoire qui, in fine, par stimulation des fibroblastes présents dans le derme, permet la formation de collagène et la reconstruction tissulaire.
La durée de cette période inflammatoire, imprévisible, est déterminante dans l’évolution de la cicatrice : normale, hypertrophique et chéloïde.
Source Latarjet.Echinard
LES CICATRICES EN RELIEF :
Elles concernent les cicatrices dont l’évolution est anormale.
On en distingue 2 types :
1/ HYPERTROPHIQUE :
- les bords sont parallèles.
- l’aspect en relief apparait 1,5 mois environ après la lésion.
- la cicatrice régresse totalement et spontanément entre 10 et 24 mois environ.
2/ CHÉLOÏDE :
- la cicatrice est fortement pigmentée, rouge violacée.
- elle est plutôt localisée dans les zones de tension cutanée.
- favorisée par l’exposition aux ultra-violets et sensible à la pigmentation de la peau, il existe probablement un facteur génétique déterminant.
La différenciation avec une cicatrice hypertrophique se fait dans le temps, avec :
- une évolution des bords qui ne sont plus parallèles.
- une phase inflammatoire qui se prolonge au-delà des 6 mois.
- une aggravation par augmentation de l’épaisseur et une progression par le pourtour, une dureté croissante et des démangeaisons ou une douleur.
PRISE EN CHARGE DES CICATRICES EN RELIEF :
1/ MÉDICALE, par votre médecin ou chirurgien :
- Corticothérapie par application en crème, en gel, en spray (ex : Kelo-cote) ou en patch (ex : Cerederm)
- Corticothérapie par micro-injections de corticoïdes retards (ex : Kenacort 40)
jusqu’à 2 années post-opératoires, avec ou sans aiguille (ex : dermojet).
- la pressothérapie : réalisée grâce à des vêtements compressifs élastiques, elle permet d’aplanir et d’assouplir la cicatrice. Appliquée sur une durée d’environ 6 mois, elle est souvent proposée aux cicatrices faisant suite à des brûlures, avec ou sans greffe.
- le laser : l’évolution est constante dans ce domaine. Le laser peut maintenant être utilisé au bloc opératoire au moment même de la suture.
- la reprise chirurgicale : elle ne peut empêcher une éventuelle récidive et doit être associée à un traitement complémentaire.
- la radiothérapie : en dernier intention et pour certaines situations.
2/ PAR LA KINÉSITHÉRAPIE :
Le massage est la technique à privilégier, il associe le drainage lymphatique à des manœuvres de mobilisations tissulaires à la fois longitudinales afin d’éviter la rétraction tissulaire et transversales, en respectant le sens du rapprochement des berges.
Ces mobilisations restent douces afin de ne pas entretenir l’inflammation
Blépharoplastie supérieure à J+10
après 7 séances
à J+21 après intervention
après 3 séances et sans injection
à J+10 après remplacement des prothèses + reprise des cicatrices
+ lipofilling du cadran supérieur
2- LES ADHÉRENCES :
Elles peuvent être cicatricielles, chirurgicales ou traumatiques, ou non cicatricielles et concernent alors une zone cutanée, plus ou moins étendue, qui perd de sa mobilité.
Quelques indications :
- après lipo-aspiration : re-surfaçage ou harmonisation du rendu visuel par correction des éventuelles irrégularités liées au passage de la canule ou au port d’un panthy de contention devenu inadapté et faisant apparaitre des zones de plis cutanés.
- cancer du sein : troubles trophiques avec un aspect « cartonné » de la peau après radiothérapie. Préparation à la chirurgie par assouplissement et revascularisation de la peau avant reconstruction du sein par implant prothétique ou autogreffe par lambeau.
- prothèse mammaires : adhérences cutanées ou musculaires, variables selon la voie d’abord, ainsi que la prévention contre la formation des coques.
- chirurgie du visage : lifting, blépharoplastie, rhinoplastie.
La peau du visage et du cou est particulièrement fragile et sujette aux adhérences et épaississements, surtout en zone péri-auriculaire et sous mentonnière. Les mobilisations précoces doivent être particulièrement douces du fait de la richesse vasculaire sous-jacente présentant un risque hémorragique, même plusieurs semaines après l’intervention.
Cette liste d’exemples n’est pas exhaustive.
Dans tous les cas, l’objectif est de retrouver la planéité de la peau qui adhère au plan musculaire et/ou osseux profond, et de corriger l’éventuel remaniement des plans graisseux superficiels et/ou profonds.
Les techniques sont toujours prioritairement manuelles lorsque la problématique traumatique ou chirurgicale est récente et/ou douloureuse. On progresse ensuite vers l’utilisation des techniques de dépresso-massage comme le Cellu M6 ou le Lift M6.
Le degré d’aspiration est alors ajusté au mieux afin de ne pas être traumatique (ex : risque hémorragique ou inflammatoire, fragilité des sutures récentes, etc.).
D’une manière générale et surtout en première intention, l’abord de la zone se fait toujours très à distance de la cicatrice ou du plan cutané adhérent : le ressenti du patient et les résultats sont toujours bien meilleurs lorsqu’on est prudent et que l’on ne cherche pas à aller trop vite.
A noter que la présence d’une cicatrice s’accompagne très souvent d’une perte de sensibilité en sa périphérie, elle n’est généralement que temporaire.
à J+15 après une chute sur le rebord d'un trottoir
résultat après 6 séances
Adhérence après exérèse d’un hématome
Lifting en post-opératoire
Plan cutané fin et adhérent après ablation et radiothérapie :
préparation à la reconstruction par lambeau du grand dorsal
le choix d’un implant prothétique n’a pas été retenu
Adhérence du muscle grand pectoral après retrait des prothèses par voie axillaire.
Visible uniquement à la contraction mais gênante pour la patiente
Lipectomie circulaire (Body Lift) après une perte de 50 Kg : importante résection cutanée périphérique
cicatrice abdominale adhérente
Prothèses par voie sous-mammaire avec adhérence cicatricielle unilatérale
Les prothèses mammaires représentent un cas particulier :
qu’elles soient lisses ou texturées, sous-musculaires ou non et quelle que soit la voie d’abord, le risque d’adhérences et de coques est toujours possible, même plusieurs années après l’intervention.
Il est important de mobiliser régulièrement les implants dans tous les plans (haut/bas, droite/gauche, rotation horaire et anti horaire et soulèvement du gril costal). Pour les prothèses mammaires anatomiques (en forme de goutte d’eau), il est cependant nécessaire de respecter l’immobilité des implants pendant 3 à 4 semaines afin d’éviter toute rotation, ce qui n’empêche pas l’abord des cicatrices et des adhérences ainsi que le drainage des oedèmes en post-opératoire immédiat.
Pour information :
L’évolution des cicatrices et des adhérences est propre à chaque patient(e) et le délai entre une intervention chirurgicale ou un traumatisme et la prise en charge kinésithérapique est un facteur déterminant dans le résultat final : un délai court est toujours à privilégier.
vers la page d’accueil du site “kine-paris.com” de Monsieur Thierry FENOU, kinésithérapeute au 28, rue de Ponthieu 75008 Paris. Tel: 01 42 25 38 00